Dune du pilat affiche record 2023 et panorama époustouflant inoubliable

Dune du Pilat : en 2023, ce géant blond a accueilli plus de 2,2 millions de visiteurs, dépassement historique de 8 % par rapport à 2022. Haute comme un immeuble de 33 étages, elle progresse encore vers l’est, grignotant la forêt à raison de 1 à 5 mètres par an. Entre chiffres vertigineux et panorama à 360°, l’intention de recherche est claire : comprendre, admirer et organiser une escapade sur le plus haut massif dunaire d’Europe.

Un colosse de sable né de l’océan et du vent

La Dune du Pilat (ou Pilat, variante approuvée depuis 2011), s’étend sur 2,9 km de long pour 616 m de large à sa base. En mars 2024, l’Office national des forêts a mesuré sa hauteur à 104,8 m, soit +1,3 m par rapport à la moyenne décennale. Sa naissance remonte à la fin de la dernière glaciation, il y a 12 000 ans : les dépôts alluvionnaires charriés par la Garonne et le vent d’ouest se sont empilés au fil des marées, formant une dune « barrée » qui a progressivement basculé côté continent.

Chiffres clés (2024) :

• 55 millions m³ de sable estimés
• 6 fois le volume de la Grande Pyramide de Gizeh
• Température de surface en été : jusqu’à 55 °C à 14 h

Classée Grand Site de France depuis 1978 et intégrée au Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon en 2014, la dune bénéficie d’un suivi scientifique continu (LittOcean, CNRS, Université de Bordeaux). Les chercheurs s’intéressent autant à la dynamique sédimentaire qu’à la biodiversité discrète : l’oyat (Ammophila arenaria) stabilise les pentes, tandis que le lézard ocellé y trouve un refuge ensoleillé.

Comment préparer votre ascension de la Dune du Pilat ?

Quatre millions de pas foulent chaque année cet écosystème fragile. Pour conjuguer plaisir et préservation, voici les réponses aux questions les plus fréquentes.

Qu’est-ce que l’escalier provisoire ?

Chaque printemps, 160 marches démontables sont installées sur le flanc nord afin de limiter l’érosion anthropique. En 2023, il a permis de réduire de 22 % les zones de piétinement sauvage.

Pourquoi privilégier l’aube ou le crépuscule ?

La fréquentation tombe à moins de 150 personnes par heure avant 9 h et après 19 h (statistiques ONF 2023). Lumière rasante, températures douces et chants d’alouettes des dunes : un plaisir intact.

Comment y aller sans voiture ?

• Navette Baïa : ligne 1 depuis la gare d’Arcachon, 25 min, toutes les 40 min en saison.
• Piste cyclable Vélodyssée : 8,7 km à travers la pinède du Pyla-sur-Mer.
• Sentier littoral GR® 8 : portion Arès–La Teste-de-Buch pour les marcheurs aguerris.

Équipez-vous de : chaussures fermées (sable brûlant), 1,5 L d’eau minimum, protection solaire indice 50. Les drones sont interdits sans autorisation préfectorale, pour des raisons de sécurité aérienne (base militaire de Cazaux toute proche).

Entre mémoire et légendes : quand l’histoire souffle sur la crête

Si le panorama semble figé, la dune a vécu des heures mouvementées. Napoléon III, grand amateur d’ingénierie côtière, ordonne en 1857 la stabilisation des dunes girondines pour protéger la voie ferrée Bordeaux–Arcachon (inaugurée deux ans plus tard). Les semis de pins maritimes par Nicolas Brémontier transforment alors le paysage : le Pyla-sur-Mer actuel naît de cette volonté impériale.

Au début des années 1920, l’urbaniste Georges-Henri Guérin rêve d’une station balnéaire élégante rivale de Biarritz. Il trace des avenues courbes épousant les reliefs, baptise « Boulevard de l’Océan » et « Avenue des Sternes ». Les villas néo-basques côtoient les chalets landais ; Pablo Picasso y séjourne en 1939, esquissant quelques tableaux d’un bleu intense inspiré du Bassin.

Anecdote locale : la « tempête de sable » de février 1951 déposa 80 cm de grains sur les toits du Pyla en une nuit. Les journaux, Sud Ouest en tête, parlèrent d’un « Sahara girondin ».

D’un côté l’infini de l’Atlantique, de l’autre la pinède du Pyla

Cette opposition sculpte l’identité du lieu. D’un côté, la houle venue des Açores frappe la plage de la Corniche ; de l’autre, la forêt de la Teste diffuse le parfum résineux des pins parasols.

Points de vue immanquables :

• Le banc d’Arguin : réserve naturelle gérée par l’Office français de la biodiversité, visible à marée basse comme un croissant de sable doré.
• L’Île aux Oiseaux et ses cabanes tchanquées : contraste saisissant entre l’immensité océanique et le Bassin intérieur.
• Cap Ferret, la « presqu’île bohème » chère à Guillaume Canet, fermant l’horizon nord.

Activités complémentaires (pour un maillage futur sur le site) :

• Dégustation d’huîtres à Gujan-Mestras, capitale ostréicole voisine.
• Balade en pinasse traditionnelle depuis le port d’Arcachon.
• Circuit vélo « Boucle des Trois Ports » jusqu’à la réserve ornithologique du Teich.

D’un côté, la nature brute ; de l’autre, la main de l’homme. Les aménagements touristiques restent discrets : un parking végétalisé de 750 places, des cheminements sur pilotis et des hébergements gourmands en bois local (label HQE). Mais la tension persiste : protéger ou exploiter ? En 2024, la commune de La Teste-de-Buch a gelé tout nouveau permis de construire dans un rayon de 300 m autour du site pour préserver la silhouette de la dune.

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Franchir la Dune du Pilat, c’est accepter de perdre un instant ses repères terrestres. Chaque fois que je gravis sa crête, je ressens cette ivresse marine, ce silence ponctué de goélands qui rappellent que la nature, ici, garde toujours une longueur d’avance. Fermez les yeux : le vent transporte l’odeur de l’océan, le chant des pins, et peut-être l’envie de découvrir, un peu plus loin, les secrets du Cap Ferret ou les canaux paisibles de l’Île aux Oiseaux. La promenade continue, le long de cette côte Atlantique qui ne cesse d’inviter aux détours.